Nous écoutons le bruit du monde.Les sonnettes d’alarmes n’en finissent plus d’être tirées. Les urgences du présent semblent n’être pensées qu’en terme d’urgences. Nous croyons en la nécessité d’un changement et nous ne sommes pas les seuls.Comment penser aujourd’hui l’acte de bâtir ? De la bulle immobilière au droit à l’habitat, du green-washing à l’économie circulaire, des héritages paternalistes aux nouvelles formes de la famille, entre la propriété et l’appropriation ? Ce qui nous intéresse n’est pas tant la préservation – quoique cela puisse avoir une place prépondérante – que la justesse de l’acte de (dé)construire ou non.Finalement, nous nous posons comme des écoliers face à l’abaque. Nous réapprenons à compter dans un domaine qui ne sait que trop bien le faire. Nous tentons de trouver le geste éthique et élégant, sobre parfois mais jamais morne. Tombés nez à nez, chacun muni d’une première expérience de chantier exigeante, nous avons mis en commun notre attachement à la confrontation entre les pratiques des artisans, le savoir théorique et la nécessité de faire évoluer notre métier.Le dialogue qui constitue Abaque depuis 2013 se situe là.Nous travaillons à la vue des passants, au sein d’une vitrine largement ouverte sur le quartier polymorphe des Marolles et nous offrons volontiers le café à qui passe, pour une discussion impromptue ou non, et parfois ouvrons grand la porte pour festoyer autour d’oeuvres.
abaque(a-ba-k')Terme d'antiquité. Tableau couvert de poussière, sur lequel on traçait des nombres et on enseignait le calcul ; et aussi sorte de carré long, évidé, qui était muni de boules passées dans des fils tendus et qui servait à compter.Terme d'architecture. Tailloir, partie supérieure du chapiteau des colonnes, sur laquelle porte l'architrave.Terme arithmétique. Nom donné aujourd'hui à certains tableaux destinés à abréger les calculs. Il y a une table de ce genre intitulée Abaque de Lalanne.
On nomme aussi abaque le compteur à boules des Chinois.Mais évidemment nous avons choisi ce nom sur base d’une blague entre nous…